Pages versus pajes

vendredi 13 novembre 2009

Faut arrêter , mon Char ?


Allégeance

Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima?


Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt est ma fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. Il est prépondérant sans qu'il y prenne part.


Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse.


Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas?


René Char


( Arles2008 Ateliers SNCF )
 
( Allégeance ? )

 

5 commentaires:

  1. René Char :

    - "Sommes-nous voués à n'être que des débuts de vérité ?"

    RépondreSupprimer
  2. j'en ai bien peur !
    vous vous fête trop rare en notre ciné-chiner !
    c'est de vous en plus !
    je vous essuie , redevable jusqu'à la fin de mes jours nés !
    sissi !

    RépondreSupprimer
  3. Viens de m'apercevoir que tu m'en avais fait copie sous l'arbre et t'en ai remercié mais sur le billet suivant

    RépondreSupprimer
  4. Tout de suite beaucoup de sympathie pour l'épave heureuse du poème.
    @ +

    RépondreSupprimer

Ainsi vous voici cactussés